Hemptinne, Marc Ferdinand Léon, comte de (1902-1986)
Chimiste spécialisé en spectroscopie moléculaire, né à Gand le 6 avril 1902 et décédé dans la même ville le 1er avril 1986.
Biographie
Marc de Hemptinne est né à Gand le 6 avril 1902. Il est le fils d’Alexandre de Hemptinne, un chimiste de l’Université Catholique de Louvain (UCL).
Il fait ses études secondaires dans sa ville natale au collège jésuite Sainte-Barbe. Il suit des études d’ingénieur chimiste à l’Université de Gand. Il poursuit par un doctorat sous la direction d’Edmond van Aubel. En 1926, il devient docteur en sciences. De 1926 à 1928, il continue sa formation à Zürich, au laboratoire de chimie et de physique de Victor Henri. En 1929, il est nommé chargé de cours à l’UCL.
Il reprend une partie de l'enseignement de son père en occupant la chaire de spectroscopie. En 1934, il devient professeur ordinaire à l’UCL.[1]
En 1947, il est directeur avec Jean Willems de l’Institut interuniversitaire des Sciences nucléaires qui vient d’être fondé.[2]
Il est également étroitement impliqué dans la mise en place du Centre d’Étude de l’énergie nucléaire.
De 1954 à 1963, il est membre du conseil d’administration de cette institution. et en est le président.[3]
En 1972, il accède à l’éméritat.
En 1950, il devient membre correspondant de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique . Il est membre effectif en 1956 et directeur de la classe des sciences en 1965.
En 1941, il gagne le Prix Agathon De Potter et la même année, il est lauréat du Concours annuel. En 1948, il remporte le Prix Francqui.[4]
Il décède à Gand le 1er avril 1986.
Travaux
Il est formé par Victor Henri et Paul Scherrer à Zürich.[5]
Il y entame des recherches sur les réactions photochimiques en phase gazeuse, en les comparant à celles obtenues par des apports énergétiques de différentes natures, notamment par des décharges électriques[6]; ceci correspond également au domaine de recherche de son père, Alexandre de Hemptinne.[7]
Marc de Hemptinne est spécialisé en spectroscopie moléculaire. Il exploite les nouveaux développements expérimentaux. Il s’inspire des travaux de Charles Manneback pour étudier les spectres de molécules où les atomes d’hydrogène sont remplacés par des atomes de deutérium. En 1936, il construit un séparateur d’isotopes (carbonne 13) qui est à la base du Département de physique nucléaire et moléculaire de l’UCL.[8]
L’Institut interuniversitaire des Sciences nucléaires soutient les recherches de Marc De Hemptinne sur la diffusion et l’absorption des neutrons lents.
Déjà avant la guerre, de Hemptinne a le projet d’installer un cyclotron à l’UCL. Ce projet se concrétise grâce à un financement de l’Union minière aux quatre universités belges en 1947. Marc de Hemptinne exploite ce crédit et profite d’un soutien financier de l’Institut interuniversitaire des Sciences nucléaires (IISN) pour faire construire par les ACEC un cyclotron de 13 MeV accélérant des deutons. Il est installé au Centre de Physique nucléaire à Heverlee.
Marc de Hemptinne est directeur de ce centre de recherche. De 1952 à 1959, le cyclotron est utilisé pour la production d’isotopes radioactifs et pour celle de neutrons rapides. Ensuite il sert à l’étude des réactions nucléaires et à la spectroscopie de particules à courte durée de vie.[9]
Au début des années 1960, la commission des basses énergies de l’IISN, dont de Hemptinne est président, projette de créer un grand laboratoire national interuniversitaire autour d’un accélérateur performant. Il agirait comme point d’attraction et de rencontre entre expérimentateurs et théoriciens tant issus des universités que du CEN de Mol.
Parmi les objectifs proposés figurent l’étude des collisions d’ions lourds et le développement d’un travail de pointe en spectroscopie nucléaire.[10]
Cz projet est arrêté par le premier ministre et ministre de la politique scientifique, Théo Lefèvre.
Publications
- Archief van Marc de Hemptinne aanwezig in het KADOC onder het nummer: BE/942855/196
- Liste des publications dans MACQ, Pierre, "Marc de Hemptinne", in Annuaire de l’Académie royale des sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles: Académie royale des sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2005, p. 32-37.
Bibliographie
- MACQ, Pierre, "Marc de Hemptinne", in Nouvelle Biographie Nationale, t. 7, Bruxelles, Académie royale des sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2003, p. 99-103.
- MACQ, Pierre, "Marc de Hemptinne", in Annuaire de l’Académie royale des sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles: Académie royale des sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2005, p. 25-32.
- MARAGE, Pierre "La physique nucléaire et la physique des particules élémentaires", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 88-91.
- "Marc de Hemptinne", sur le Site Internet de Hemptinne.
Notes
- ↑ MACQ, Pierre, "Marc de Hemptinne", in Nouvelle Biographie Nationale, t. 7, Bruxelles, Académie royale des sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2003, p. 99.
- ↑ MARAGE, Pierre "La physique nucléaire et la physique des particules élémentaires", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 5.
- ↑ "Marc de Hemptinne", sur le Site internet de Hemptinne, consulté le 5/04/11 à 15h30.
- ↑ MACQ, Pierre, "Marc de Hemptinne", in Nouvelle Biographie Nationale, t. 7, Bruxelles, Académie royale des sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2003, p. 99-103.
- ↑ MARAGE, Pierre "La physique nucléaire et la physique des particules élémentaires", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 88.
- ↑ MACQ, Pierre, "Marc de Hemptinne", in Nouvelle Biographie Nationale, t. 7, Bruxelles, Académie royale des sciences des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 2003, p. 99-103.
- ↑ "Marc de Hemptinne", sur le Site internet de Hemptinne.
- ↑ MARAGE, Pierre "La physique nucléaire et la physique des particules élémentaires", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 88.
- ↑ MARAGE, Pierre "La physique nucléaire et la physique des particules élémentaires", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 89.
- ↑ MARAGE, Pierre "La physique nucléaire et la physique des particules élémentaires", in Histoire des sciences en Belgique, 1815-2000 sous la dir. De Robert Halleux, t. 2, Bruxelles, Dexia/La Renaissance du Livre, 2001, p. 91.